Une fois réalisée, la connexion autoroutière entre Abidjan, Accra, Lomé, Cotonou et Lagos, au Nigeria, sera d’une portée indiscutable pour la libre circulation et le commerce sous régional.
La 18ème réunion du comité ministériel de pilotage du projet de corridor Abidjan-Lagos s’est ouverte ce vendredi 17 mars 2023 à Abidjan, offrant aux ministres présents l’occasion de faire le point sur l’évolution, dans leurs Etats respectifs, de ce chantier classé au rang de priorité.
Sur plus de 1000 km, le corridor Abidjan Lagos concentre un marché de plus de 300 millions de personnes. Ce couloir qui traverse cinq Etats (Côte d’Ivoire, Ghana, Bénin, Togo, Nigeria) pèse par ailleurs pour 75% des échanges de la zone CEDEAO. Ce qui en fait un véritable vecteur d’intégration économique et qui justifie le soutien de partenaires au développement que sont la BAD, l’Union Européenne et la Coopération japonaise (JICA).
Le ministre ivoirien de l’entretien routier, Amédé Kouakou, a indiqué lors de son allocution que les études d’avant-projet détaillé ont démarré et devraient être finalisées d’ici à quelques mois afin de passer à la phase des travaux.
Après quelques ralentissements pour cause du Covid-19, je suis heureux de savoir que nous continuons nos efforts à travers l’implication effective des ministres concernés pour faire aboutir cet important projet », a souligné Dr Amédé Kouakou.
La section ivoirienne sur le tracé du corridor s’étire sur 143 km de Bingerville à Noé (frontière sud avec le Ghana) qui fait l’objet d’échanges avec les structures compétentes pour la déclaration d’utilité publique. La ministre Kassah-Traoré, en charge des travaux publics au Togo, a indiqué que son pays a validé le tracé. « Il s’agit désormais de dégager les emprises et voir comment indemniser les populations impactées », a-t-elle confié au terme de la cérémonie d’ouverture de la réunion.
Au Ghana, le processus d’acquisition des emprises est entamé et devrait, aux dires du ministre des routes et autoroutes, Kwasi Amoako-Attah, s’achever d’ici à la fin de l’année. Il a rappelé que le projet est pris en compte « au plus haut niveau de l’Etat ».
Le Nigeria qui assure la présidence du comité de pilotage revendique la plus grande avancée avec la question des emprises « totalement bouclée », selon les termes du ministre des travaux publics, Babatunde Fashola. Il a tenu à remarquer que les situations considérées comme un retard par des observateurs constituent plutôt « des signes qui mènent au succès du projet ».
La réunion du comité de pilotage suit la réunion des experts des pays membres de l’Autorité de gestion du corridor Abidjan-Lagos. Les réflexions vont aboutir à des recommandations sur des questions d’intérêt majeur pour accélérer l’exécution du projet notamment la mise en place du comité d’administration, organe du comité de gestion dudit corridor.
Célestin KOUADIO