Le ministre des transports et voies de communication, Chérubin Okende, a annoncé «deux mesures importantes» de renforcement de la sécurité routière qui accompagneront le lancement du nouveau permis de conduire biométrique en RD Congo.
Il s’agit notamment de la mise en place d’un corps d’inspecteurs routiers au sein de la Convention nationale de prévention routière (CNPR) dont les membres sont outillés en matière de contravention routière et de la détention préalable d’un brevet de recyclage de la CNPR avant l’obtention du nouveau permis de conduire. Le ministre Chérubin Okende a fait cette annonce le dimanche 20 novembre, à l’occasion de la Journée mondiale de souvenir des victimes de la route couplée avec la Journée africaine de sécurité routière célébrée chaque troisième dimanche du mois de novembre. Le thème retenu pour cette année par les Nations Unies est: «Nous ne voulons plus nous souvenir des nouvelles victimes, nous voulons vivre nos vies ensemble ». Un thème que le ministre considère comme un engagement de chacun des Congolais et une interpellation de tous.
Le Nord Kivu a été choisi comme province pilote pour la formation et la prestation de serment des inspecteurs routiers en qualité d’OPJ. 11 personnes y ont déjà été formées. Le ministre Cherubin Okende encourage la CNPR à étendre cette formation à toutes les autres 25 provinces de la RD Congo. Il justifie cette opération par le fait qu’elle « permet non seulement d’identifier les chauffeurs et les conducteurs, mais également de se rassurer que ces derniers sont suffisamment outillés pour comprendre le langage de la route, être des agents de protection des vies humaines sur nos chaussées et non des agents de la mort ». Chérubin Okende estime que « ce thème choisi par les Nations Unies oblige chacune et chacun d’entre nous, de garder une pensée pieuse envers toutes les victimes des accidents de circulation routière. Il nous demande en même temps de soutenir et d’agir en faveur de toutes les actions de la sécurité routière selon nos capacités dans tous les secteurs de la vie nationale, afin d’éviter à notre pays de continuer à enregistrer des victimes sur ses routes ».
Dans la même intervention, le ministre Okende signale que « les différents rapports de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) renseignent que le nombre de décès sur les routes dans le monde reste considérablement très élevé chaque année, avec une estimation de 1,35 million de morts 20 à 50 millions des blessés, soit 1 mort toutes les 21 minutes. L’OMS prévoit qu’en 2030, 2,3 millions des personnes mourront des accidents routiers ». Les mêmes données de l’OMS, précise le ministère des transports, indiquent que « les traumatismes dus aux accidents de trafic routier sont la huitième cause de décès pour tous les groupes d’âge, faisant désormais plus de victimes que le VIH/sida, la tuberculose et les maladies diarrhéiques. Ces traumatismes sont actuellement la principale cause de décès chez les enfants et les jeunes adultes de 5 à 29 ans, mettant en évidence la nécessité de modifier le programme actuel pour la santé de l’enfant et de l’adolescent qui, jusqu’ici, a largement négligé l’aspect de la sécurité routière ». A l’en croire, « les usagers de la route vulnérables sont touchés de façon disproportionnée ». Des statistiques des nations unies rapportent que « plus de la moitié des victimes de la route sont les piétons, les cyclistes, les motocyclistes et leurs clients. Les piétons et les cyclistes représentent 26 % de tous les décès, les utilisateurs de deux ou trois roues motorisés 28%, les occupants du véhicule 29% et les 17% restants concernent des usagers de la route non identifiés, L’Afrique compte le taux le plus élevé de mortalité de piétons et de cyclistes, avec 44 % des décès ».
La route demeure la voie de transports la plus dangereuse, de loin plus que toutes les autres voies de transports. Elle reste à ce jour comparable à un mouroir public. Cette situation qui doit nous interpeller tous. Concernant le cas de la République Démocratique du Congo, ministère des transports et voies de communication s’est engagé « dans un processus des réformes alignées aux six (06) composantes importantes identifiées par les Nations Unies comme leviers sur lesquels chaque Etat membre devrait s’appuyer pour réduire significativement le nombre d’accidents de la route et les décès qui leurs sont imputables, devenus des fléaux et catastrophes permanentes qui gangrènent la circulation routière ». Notamment à traversla CNPR appelée à poursuivre des efforts en vue de combattre l’excès de vitesse, la conduite en état d’ivresse et de promouvoir le port obligatoire de la ceinture de sécurité et du casque par les motocyclistes et leurs clients.
Le ministre Chérubin Okende exhorte par ailleurs la CNPR à « faire la sensibilisation tous azimuts pour s’assurer que les usagers de la route ont des notions élémentaires du Code de la route, nécessaires à leur permettre de comprendre le caractère dangereux de la route afin de se mettre à l’abri des accidents. Ce travail implique l’organisation régulière du recyclage obligatoire des chauffeurs et des conducteurs et nécessite l’implication de tous, dans le but de créer au même moment, et sur toute l’étendue de la République des conditions nécessaires à la réduction du nombre de victimes sur nos routes ».
Francis WAMBOLE