Le débordement du fleuve Mono, accentué par les lâchers d’eau du barrage hydroélectrique de Nangbéto, continue de causer d’importants préjudices aux populations des communes traversées. D’Athiémé à Grand-Popo en passant par Lokossa et Houéyogbé, le bilan s’alourdit.
Deux décès dont le premier a été enregistré dans l’arrondissement de
Dédékpoè, à Athiémé, et le second à Houéyogbé s’ajoutent désormais au bilan des dégâts matériels des inondations. Induites par le débordement du fleuve Mono celles-ci ne font pas de cadeau aux communautés d’Athiémé, de Lokossa, de Houéyogbé et de Grand-Popo dans le département du Mono. Au nom de la Plateforme départementale de réduction des risques de catastrophe et d’adaptation au changement climatique, Arnaud Agon a présenté à la session mensuelle de la Conférence administrative départementale (Cad), le lourd bilan des dégâts enregistrés dans chacune des quatre communes, à la date du 13 septembre dernier. A Athiémé où il est déploré le décès d’un élève âgé de 13 ans, aucun des cinq arrondissements n’est épargné. Dans la population sinistrée, on dénombre 5 236 femmes enceintes et 15 478 enfants de moins de cinq ans alors que sept centres de santé d’arrondissement sont touchés par les inondations. Il s’agit des centres de santé d’Adohoun, d’Aguidahoué, de Dédékpoè, de Konouhoué, d’Atchannou, d’Awamè, et d’Akonana. Ont été également signalés sous l’eau, 122 points d’eau, 14 pistes de transport et le Centre de promotion sociale. En somme, au dire d’Arnaud Agon, secrétaire général du département du Mono, ce sont 54 villages sur les 61 que compte la commune d’Athiémé qui affrontent, depuis peu, la catastrophe, source de la destruction de 608,84 ha de diverses cultures. La rentrée scolaire qui s’annonce ne se fera non plus dans de bonnes conditions dans les zones inondées d’Athiémé. Et pour cause, quatre écoles maternelles, 12 écoles primaires publiques et trois collèges d’enseignement général manqueront sur la liste des dispositifs d’accueil des usagers de l’école pour cause d’inondation.
28,35 km de routes impraticables à Grand-Popo
La commune de Grand-Popo vient en deuxième position par rapport à l’ampleur des dégâts liés au débordement du fleuve Mono. 19 595 sinistrés dont
2 479 femmes enceintes et 10 309 enfants de moins de cinq ans y sont recensés, selon le bilan de la Plateforme départementale qui poursuit qu’on dénombre également à Grand-Popo, 19 595 producteurs touchés dont 10 189 femmes. Ceux-ci ont perdu au total 196 ha de cultures. Concernant les infrastructures sociocommunautaires rendues inaccessibles par le sinistre, il y a les centres de santé des arrondissements de Sazué, de Gnito, de Hêvê et de Kpatcha-Condji. La commune de Grand-Popo est aussi diminuée de sept points d’eau et il lui sera difficile d’effectuer convenablement la rentrée scolaire dans ses zones inondées. Entre autres infrastructures qui ne pourront pas accueillir les apprenants, on dénombre neuf écoles primaires publiques et deux collèges d’enseignement général. En plus de tout cela, le rapport mentionne que 28,35 km de routes sont submergés à l’échelle de la commune de Grand-Popo.
Du reste, Lokossa, chef-lieu du département du Mono, affronte l’inondation dans une moindre mesure notamment au niveau de l’arrondissement de Ouèdèmè-Adja. Sur place, ce sont cinq villages qui sont touchés. Il s’agit, selon la Plateforme départementale, de Djondji-Zounmè, d’Agonkanmey, de Totinga, d’Atinmado, et d’Adjohoué. A cela, s’ajoutent la voie Adjohoué coupée au niveau de son pont de franchissement et la localité d’Avinouhoué rendue inaccessible. L’eau a détruit également plusieurs exploitations agricoles dans la commune de Lokossa où les écoles primaires publiques de Mambé et de Djondji-Zoumè risquent de ne pas connaître l’ambiance de la rentrée scolaire, le 20 septembre prochain si l’eau continuait d’y élire domicile.
Quant au point relatif à Houéyogbé, c’est au niveau des localités de Gbadagli et Souhoume, dans l’arrondissement de Sè que la commune subit les affres de l’inondation. Celle-ci a d’ailleurs causé, le week end dernier, le décès de l’un des habitants; ce qui porte à deux le nombre de décès au bilan de la période d’inondation que traverse le département du Mono. Relativement aux dégâts matériels à l’échelle de Houéyogbé, on peut dire qu’ils sont moindres. Le rapport fait état de 15 personnes touchées à savoir cinq femmes et 10 hommes. Leurs âges sont compris entre 30 et 60 ans.