Le nouveau préfet du département du Littoral, qui couvre uniquement la capitale économique du Bénin, Cotonou, Alain Sourou Orounla, vient de prendre un arrêté pour rendre obligatoire le port de casque à tout conducteur et passager de véhicules à moteur à deux (02) roues circulant sur les routes de la ville. De même, il est désormais interdit aux conducteurs de moto de remorquer plus d’un passager. Déjà, cette décision ne fait pas l’unanimité dans la ville de Cotonou.
Il est de notoriété publique que tous les conducteurs de moto à Cotonou ne portent pas de casque pour circuler dans la ville malgré l’imposition par l’ancien régime du port obligatoire du casque. Pire, il n’est pas fait obligation aux passagers remorqués sur les motos de porter de casque. Du coup, plusieurs accidents de circulation à Cotonou enregistrent des troubles crâniens ou la tête fracassée chez les victimes pour le non port de casque. Face à ce désastre, le préfet du département du Littoral, Alain Sourou Orounla, a décidé d’imposer le port de casque à tout conducteur de moto et à tout passager de véhicule à moteur à deux roues. Mais la mesure ne rencontre pas encore l’assentiment de tout le monde dans la plus grande ville du Bénin, Cotonou. « Il n’est pas encore opportun d’imposer cette décision à la population de Cotonou car les gens n’arrivent plus à s’offrir 03 repas par jour pour aller acheter un casque qui coûte au minimum dix mille (10 000 FCFA) », a lancé Rodrigue Ehoun, jeune fonctionnaire. Les accidents mortels sont fréquents à Cotonou et la majorité est causée par les conducteurs de moto. Le non port de casque engendre sévèrement de graves ennuis aux victimes des accidents et les accidentés qui s’en sortent en gardent des séquelles inoubliables durant toute leur vie. « Lorsque la tête n’est pas protégée, les dégâts arrivent vite s’il y a un accident de la route », a fait savoir Salomon Dèguè, journaliste. « Il faut que le préfet parvienne à imposer cette décision à tout le monde pour mettre fin à ce désordre qui s’observe sur nos routes », a-t-il poursuivi.
Pour aller au marché, au travail ou au culte, de nombreux conducteurs de moto aiment surcharger leurs véhicules à deux roues de plusieurs passagers. Cette pratique s’observe surtout dans le rang des conducteurs de taxi-moto (Zémidjan) qui sont de tout temps à la recherche du gain facile et pour maximiser leurs activités. « La vie n’est pas facile pour nous, les Zémidjan, parce que nous devons remorquer plusieurs personnes à la fois sur nos motos pour gagner un peu plus d’argent », a signalé Barthélémy Badou, conducteur de taxi-moto à Cotonou. « Avant de mettre en œuvre cette mesure, le préfet Alain Orounla devrait penser à réorganiser le transport en commun à Cotonou pour le bien de la population », a estimé Brice Nouglo, jeune étudiant à Cotonou.
Pour réussir cette opération du port obligatoire du port de casque et d’interdiction de transport de plus d’un passager sur les véhicules à moteur à deux (02) roues, le préfet Alain Sourou Orounla a sollicité le concours de la police républicaine pour assurer le contrôle et la mise en œuvre de ces décisions.
Jean-Discipline Adjomassokou