Le Conservatoire des danses cérémonielles et royales du Bénin (CDCRB) se préoccupe de la sauvegarde des danses traditionnelles notamment ‘’Les danses de rêve du roi Gbèhanzin’’. Lors d’un spectacle à Cotonou, le metteur en scène, Professeur Bienvenu Koudjo, et les artistes ont fait connaitre au monde les richesses des cultures béninoises.
Une dizaine de genres musicaux puisés de toutes les régions du Bénin ont conféré à ce spectacle, un grand festival des danses traditionnelles du Bénin. Son de cloches et cris d’éloges sont exécutés par un éclaireur pour annoncer l’arrivée du roi et de son staff qui n’ont pas tardé à faire leur apparition sur la scène.
Chants et danses divers s’entremêlaient pour donner un caractère festif à cette sortie du roi. « Les danses de rêve du Gbèhanzin, jouées ce jour, rejoint la symbolique de l’unité nationale dans la diversité culturelle », a laissé entendre le Professeur Bienvenu Koudjo. « Ce spectacle représente une cérémonie qu’organisait le roi Gbèhanzin dès lors qu’il constatait que son royaume s’agrandissait avec les autres cultures », a t-il poursuivi. Selon la légende, après son intronisation et dans une perspective de l’agrandissement du royaume que lui a légué son père, le roi Béhanzin (Gbè hen azin Ayi jlè) voit en rêve une cérémonie des Grandes Coutumes en hommage à ces ancêtres avec un patrimoine musical et chorégraphique élargi aux dimensions de l’actuel république du Bénin.
Dans la perspective de rester dans la logique des danses de rêve de Gbèhanzin, le professeur Koudjo, créateur et metteur en scène de ce spectacle, a montré la représentation d’autres cultures qui venaient honorer de leur présence la cérémonie que le roi organisait à cet effet.
Après s’être prosternés et obtenus l’accord du roi, ces différents peuples voisins présentent au public des démonstrations de danses chorégraphiques propres à leurs cultures. C’est ainsi que l’on pouvait découvrir des genres musicaux de la cour royale d’Abomey tels que Atcha et Houngan, le Dogbahoun et le Zinli.
En effet, Atcha est un genre de musique royal qu’affectionnaient particulièrement les princes et princesses d’Abomey pour séduire le roi et ses hôtes lors des cérémonies de réjouissance. Il est joué avec les mêmes instruments que le Zinli dont il se distingue par le grand tambour qui remplace la jarre. Ses partitions rythmiques particulièrement lentes s’adaptent fort élégamment à des gestuels et expressions corporelles d’une exceptionnelle noblesse. Le Houngan est une danse guerrière. Ce genre musical aurait été créé par les Amazones, ces célèbres femmes guerrières qui constituaient le corps d’élite de l’armée du Danxomè. Elles exécutaient le Houngan en état de possession devant le palais royal à chaque retour de campagne militaire. Les thèmes abordés par les chansons du Houngan sont en adéquation avec les gestes virils et les rythmes fortement accentués par les instruments de percussion que sont: les tambours (mâle et femelle), les cloches et les hochets.
A la suite des genres musicaux de la cour royale d’Abomey, place est laissée aux genres musicaux des autres peuples venus soutenir le roi au cours de cette cérémonie. Nous pouvons citer: le Kaka qui est une danse populaire endiablée de la région de l’Ouémé. Adjogbo : Il est à l’origine d’une danse funéraire du sud du Bénin notamment le Mono, mais s’exécute également à l’occasion des réjouissances populaires. Adjogbo est en principe exécuté par des hommes très agiles et solides. Néanmoins, aujourd’hui, cette danse devenue populaire est accessible aux femmes et décrit souvent des scènes de ménage. Agbadja du Mono et du Couffo, le Tipenti et le Têkê du Borgou et de l’Atacora etc.
Hubert KIDJASSOU