La commune de Kétou est située à près de 140 km de Cotonou dans le département du Plateau au sud Est du Bénin. Sa superficie est de 1775 km2 avec une population estimée à 157 350 habitants. Elle est limitée au nord par la commune de Savè, au sud par la commune de Pobè, à l’ouest par les communes de Ouinhi et de Zangnanado et à l’est par le Nigeria. Elle constitue un important centre d’échanges commerciaux avec les Etats fédérés du Nigeria.
Cité historique, Kétou dispose de plusieurs sites culturels et touristiques notamment le Palais Royal, le musée Akaba Idéna (la porte magique) où l’on retrouve les fortifications de la ville, l’ancienne entrée unique du Royaume ainsi que de nombreux autels religieux et sculptures Yoruba ; la divinité Aïtan-Ola, enterré sous un tas d’ordures sacrées, du haut duquel l’on a une vue imprenable de la ville et les marchés de la ville, très animés et dont le plus grand est le marché Assena.
A partir du XVIIIème siècle, Kétou entre dans une période de troubles et de conflits, avec pour toile de fond la rivalité qui oppose les royaumes Fon du Danxômè et Yoruba d’Oyo.
La porte magique représente encore de nos jours le symbole de l’identité de la commune de Kétou. Considérée comme étant un précieux patrimoine pour les habitants de Kétou, « La Porte magique » retrace un pan de la glorieuse histoire de cette ville du département du Plateau. Le nom de cette porte magique en Yoruba est : Akaba-Idénan. Un mot composé de « Akaba » signifiant en français porte et de « Idénan » qui veut dire « qui barre la voie. Selon la légende, cette porte serait revenue d’elle-même après avoir été enlevée en 1887 par le Roi Glèlè d’Abomey d’alors qui avait réussi à conquérir le royaume de Kétou. Selon les nombreux témoignages, cette porte marquait l’entrée principale menant à la cité autrefois protégée par un profond fossé, long de 15 km. Les mêmes sources rapportent que la porte est en réalité double. La première dite « Porte mâle » donne sur l’extérieur de la ville. La seconde sur l’intérieur, c’est la « Porte femelle ». Il s’agit en effet d’un bâtiment carré construit autour d’une cour centrale. C’est en quelque sorte le dernier témoignage architectural des stratégies de défense des peuples et communautés Yoruba. Il faut rappeler que la porte est protégée par une puissante divinité hermaphrodite. L’histoire rapporte que cette divinité a empêché à plusieurs reprises la pénétration des troupes ennemies à Kétou, pendant les guerres contre le royaume d’Abomey.
Jean-Discipline Adjomassokou