L’opinion nationale congolaise était en ébullition ce mardi 22 novembre 2022, en apprenant par les réseaux sociaux l’atterrissage d’un avion militaire français à l’aéroport de Kisangani.
Kisangani, chef-lieu de la Province de la Tshopo, troisième ville après Kinshasa et Lubumbashi est situé au Nord-est de la RDC à 2 627 km de la capitale et à 509 km du territoire de Rutshuru, dans le Nord-Kivu, théâtre des affrontements entre les rebelles du M23 et les Forces Armées de la RDC (FARDC). Plusieurs informations contradictoires surfant toutes sur le contexte de la guerre contre les M23 avaient envahi la toile congolaise à propos de cet avion. Certains comptes affirmaient que cet appareil a été intercepté par les services de sécurité de la RD Congo. D’autres avançaient l’hypothèse d’une panne qui serait survenue mais que l’avion contenait des armes destinées à un pays voisin « pourvoyeur » des M23.
Toutes ces rumeurs mêlées à l’information qu’avait donné le Ministre des Affaires Etrangères de la RD Congo, il y a une semaine, sur l’« empêchement » par la « communauté internationale » d’un navire contenant les matériels militaires achetés par le gouvernement congolais de ne pas se diriger à destination des ports congolais en raison du régime de notification préalable de l’ONU ; n’ont fait qu’exacerber la tension au sein de l’opinion. Les commentaires fusaient dans tous les sens. Pour certains, le gouvernement ne doit que récupérer ces matériels pour compenser les siens bloqués injustement par la même « communauté internationale » dont fait partie la France. Pour d’autres, il faut arrêter cet équipage, le juger afin de connaitre les « vrais ennemis » du Congo.
Ce qu’il faut savoir sur l’appareil
Alors que l’information sur la présence de cet avion militaire français n’a commencé à circuler que le mardi 22 novembre, une source de la Régie des Voies Aériennes (RVA) de la ville de Kisangani renseigne que c’est depuis le vendredi 18 novembre que cet appareil de la « French Air Force » s’était posé sur le tarmac de l’aéroport de Bangboka. Selon le manifeste à bord, l’appareil transportait neuf (9) militaires français qui seraient des pilotes et officiers. Selon les sources aéroportuaires, ils ne seraient équipés que de leurs armes individuelles et que l’avion ne transportait pas une cargaison d’armes.
Face aux folles rumeurs qui ne cessaient de prendre de l’épaisseur, le Ministre de la Communication et Médias, Porte-parole du Gouvernement a fixé l’opinion au cours d’un debriefing de la presse diffusé en direct sur la chaine nationale en ces termes : « c’est un avion qui a atterri en détresse parce que l’un des moteurs menaçait de prendre feu. La température était élevée anormalement. L’aéroport le plus proche où ils avaient demandé d’atterrir, c’est l’aéroport de Bangboka à Kisangani. L’avion venait de l’île de la Réunion, il était passé par N’Djamena au Tchad pour se rendre finalement à Bujumbura au Burundi. C’est un vol de routine ».
L’on a appris également que l’appareil et son équipage resteront dans la ville de Kisangani en attendant une équipe de techniciens qui devra venir les dépanner jeudi.
Pani KOTO