En choisissant d’améliorer l’état du réseau routier, la Banque africaine de développement (BAD) veut renforcer l’intégration régionale et le commerce dans l’Union du fleuve Mano de sorte à impacter positivement la qualité de vie des communautés locales.
Le Conseil d’administration du Fonds africain de développement (FAD), le guichet concessionnel du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), a approuvé mercredi dernier un financement de 88,2 millions de dollars pour la troisième phase du programme de développement routier et de facilitation des transports pour l’Union du fleuve Mano.
L’Union du fleuve Mano est une association internationale initialement établie entre le Liberia et la Sierra Leone en 1973 dans le cadre de la Déclaration du fleuve Mano. Le fleuve Mano commence dans les hautes terres de Guinée et forme une frontière entre le Libéria et la Sierra Leone. L’Union comprend désormais la Guinée et la Côte d’Ivoire. L’approbation porte sur des subventions du Fonds africain de développement d’une valeur de 35,1 millions de dollars pour la Sierra Leone et de 8,9 millions de dollars supplémentaires pour le Liberia. En outre, le Liberia recevra un prêt de 31,8 millions de dollars du FAD et un autre prêt de 12,4 millions de dollars du guichet de la Facilité d’appui à la transition.
La troisième phase du programme comprend la mise aux normes de bitume de 50 km de chaussée au Liberia et de 25 km en Sierra Leone. Il financera également des études de faisabilité pour la construction de 170 kilomètres de routes en Sierra Leone et au Libéria. D’autres composantes du projet sont la construction d’un pont de 276 mètres sur le fleuve Makona entre la Guinée et la Sierra Leone, le développement d’infrastructures socio-économiques et le soutien aux associations de femmes et de jeunes pour promouvoir l’entreprise privée si nécessaire.
Le programme vise à contribuer à l’amélioration de la qualité des routes reliant Kailahun à Koindu, à la frontière entre la Sierra Leone et la Guinée, et la section Putuken-John Davies Town, qui se trouve sur l’axe Fish Town-Zwedru au Libéria. Les travaux amélioreront la sécurité et les conditions de traversée de la rivière Makona, ainsi que l’accessibilité et la qualité de vie des communautés locales.
Le directeur national de la Banque africaine de développement pour le Libéria, Benedict Kanu, a souligné l’opportunité, la pertinence et la valeur ajoutée du programme pour aider à renforcer l’intégration régionale et le commerce dans l’Union du fleuve Mano.
La responsable pays pour la Sierra Leone, Halima Hashi, a indiqué qu’en plus d’ouvrir la région, cette phase 3 générera de nombreux emplois urgents pour les jeunes hommes et femmes pendant les phases de construction et d’entretien.
Le projet autonomisera les femmes dans la zone couverte par le programme en stimulant la production et la commercialisation agricoles et d’autres activités génératrices de revenus et aidera à restaurer les écosystèmes forestiers pour atténuer les effets du changement climatique et d’autres phénomènes météorologiques extrêmes.
La Banque a signé le programme de développement routier et de facilitation des transports en 2015, dans le cadre d’une initiative spéciale visant à stimuler le relèvement post-conflit de la région de l’Union du fleuve Mano en améliorant les infrastructures routières et en promouvant le commerce intracommunautaire. Le projet est financé par phases. La phase 1, qui est presque terminée, couvre la Côte d’Ivoire, le Libéria et la Guinée ; la phase 2, couvrant le Libéria et la Côte d’Ivoire, est en cours.
En février 2022, le Groupe de la Banque africaine de développement avait 16 opérations en cours au Libéria avec un engagement total de 390 millions de dollars. Le secteur des transports représente la plus grande part du portefeuille (59%), suivi de l’énergie (28%), du multi secteur (7%) et de l’agriculture et du développement rural (6%).
Le portefeuille actif en Sierra Leone comprend 14 opérations avec un engagement total de 285 millions de dollars. L’énergie représente la plus grande part du portefeuille (36%), suivie par l’eau et l’assainissement (25%), le multi secteur (17%), les transports (11%) et l’agriculture (11%).
Source : BAD