Elle a été surnommée la ‘’Dame de la chanson du Nigeria’’. Elle avait conquis le monde et émerveillé les publics par sa voix. Elle s’appelait Christy Essien Igbokwe. Son combat pour le développement de la musique de son pays reste inoubliable.
Christy Essien Igbokwe est née le 11 novembre 1960 dans l’Etat d’Akwa Ibom au Nigeria. Elle aimait chanter depuis le bas âge. Elle a fait ses premiers pas dans la musique à l’âge de sept (07) ans au moment où elle dansait dans les groupes de théâtre de son école. Mais Christy sera frappée par un grand malheur. C’est le décès de sa maman lorsqu’elle avait 12 ans. Elle était alors partie vivre auprès d’un ami de sa mère. Celui-ci la couvrait d’affection au point où il avait acheté un lecteur de cassette pour permettre à Christy d’enregistrer des chansons. Ce geste de son tuteur avait renforcé son courage à s’engager véritablement dans le monde de la musique.
En 1976, elle enregistre son premier album intitulé ‘’Freedom’’ bien accueilli par le public. Elle se faisait remarquer partout et devenait du coup populaire dans le Nigeria. Dans la même année, elle était invitée à rejoindre le programme ‘’The masquerades’’ de la télévision nationale NTA. Son apparition dans cette production avait davantage augmenté sa popularité dans le pays. Après cette belle expérience, elle sort successivement ‘’Patience’’ en 1977 et ‘’Time Waits’’, ‘’For No One’’ en 1978. L’année même de son mariage, elle sort ‘’One Understanding’’ et en 1980 ‘’Give me a Chance’’. Toujours l’année suivante en1981’’, elle met sur le marché ‘’Ever liked my Person’’. Elle observe après une pause d’environ cinq (05) ans avant de revenir en 1986 avec un album judicieusement intitulé ‘’Taking my Time’’. Viennent ensuite des albums comme ‘’It is time’’ en 1988, ‘’Hear the Call’’ en 1990 et enfin ‘’Mysteries of life’’ en 1994.
La chanson ‘’Seun Rere’’ de Christy Essien Igbokwe a connu un succès foudroyant dans le monde. Elle était sollicitée sur les radios et télévisions nigérianes et dans les soirées. Elle a été acclamée tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Elle était invitée pour effectuer des tournées en Afrique, en Europe, en Amérique et même en Asie. Parmi les récompenses internationales qu’elle avait obtenues, citons le « Prix d’argent » au 6ème Festival de la chanson de Séoul, en Corée du Sud en 1983 ; le « Grand Prix » au Festival de musique de Neewolla à Independence, au Kansas, aux États-Unis en 1983 ; « Certificat de mérite pour l’écriture et la composition de chansons’’ au 10ème Festival annuel de la chanson américaine à Los Angeles, aux États-Unis en 1983 ; ‘’Prix du public au Festival international de la musique’’ à Acapulco au Mexique en 1983. L’une de ses reconnaissances les plus chères est cependant venue de son pays d’origine, le Nigeria, où elle a reçu en 1980 le célèbre prix de la « Dame de la chanson du Nigeria » décerné par les écrivains nigérians du spectacle.
Les chansons de Christy Essien Igbokwe sont en Yoruba, en Haussa, en Igbo, Efik, en anglais et en Ibibio, sa langue maternelle. Elle fonde en 1982 la Performing Musicians Employers Association of Nigeria (PMAN), le seul organisme national reconnu pour les musiciens dans le pays destiné à assurer le bien-être et la protection des musiciens nigérians et de leurs droits. Plus tard, elle s’était lancée dans les œuvres caritatives grâce aux royalties provenant de la vente de ses albums.
Avec son mari Edwin Chukwunenye Igbokwe, ils ont eu quatre (04) magnifiques garçons. Mais elle décède après une brève maladie le 30 juin 2011 à l’âge de 50 ans à l’hôpital général d’Ikeja à Lagos.
Jean-Discipline Adjomassokou