40 minibus neufs viennent enrichir le parc du transport en commun à Abidjan, dans le segment appelé « Gbaka ». Les véhicules ont été remis à leurs destinataires la semaine écoulée à Abidjan.
C’est la concrétisation d’une promesse faite par le ministre des transports, Amadou Koné, dans le cadre du programme de renouvellement du parc automobile des transporteurs. Ces engins constituent la première vague des minibus injectés dans le transport dans le cadre dudit programme. Ils complètent plus de 500 taxis compteurs déjà mis en service, en vue de l’avènement d’un transport en commun plus moderne, plus rentable et plus sûr. Lesdits Gbakas sont destinés à des transporteurs d’Abobo et de Yopougon, deux communes populeuses d’Abidjan et qui ont en commun des lignes de Gbakas à destination et en provenance d’Adjamé, commune à forte concentration d’activités commerciales. Ils pourront être mis en circulation « dans quelques jours », le temps d’achever quelques « formalités administratives ».
« Il nous est apparu nécessaire de mettre à la disposition de ceux qui sont sur ce segment de minibus, des véhicules neufs, des véhicules de bonne qualité. Mais en faisant en sorte de créer des emplois nouveaux et de nous tourner de plus en plus vers l’industrialisation », a déclaré le ministre Amadou Koné. Il a insisté dans son discours sur la contribution du rajeunissement du parc auto à l’amélioration de la sécurité sur les routes, comme visé dans la Stratégie nationale de sécurité routière.
Les bénéficiaires ont souscrit à la même procédure que leurs camarades détenteurs des « Taxis Ivoire », c’est-à-dire un appui du gouvernement sous forme d’aval du Fonds de développement du transport (FDTR) et un prix préférentiel pour les véhicules. Environ 18 millions de FCFA pour chaque minibus, selon des sources proches des transporteurs.
Le Directeur du FDTR, Dr Kouyaté Mohamed, a demandé aux premiers bénéficiaires de l’opération de respecter les échéances de remboursement, ce qui permettra au projet de « connaitre des perspectives meilleurs et offrira la chance à d’autres acteurs d’en bénéficier, afin que nous ayons une chaine de solidarité permettant au secteur du transport d’être effectivement pourvoyeur de richesses, employeur de jeunes et qui s’exprime dans la dynamique d’une Côte d’Ivoire nouvelle avec des Ivoiriens nouveaux ».
Les engins de marque IVECO disposent de 22 places assises y compris le chauffeur. Ils sont estampillés « Made in Côte d’Ivoire » parce que sortis des ateliers de Sotra Industrie, à Abidjan. Ils démontrent l’engagement du gouvernement de développer une industrie automobile locale à commencer par l’atelier de montage, fruit d’un partenariat avec le constructeur franco-italien IVECO. Cette option, en même temps qu’elle offre des emplois, ouvre l’opportunité d’avoir des véhicules à moindre coût.
L’unité inaugurée en janvier 2022 est dimensionnée pour produire environ 500 véhicules par an. Mais les effets de la crise en Ukraine ont plombé la cadence de production. Seulement une centaine de minibus ont donc été montés jusque-là. Toutefois, les autorités, en premier le Directeur général de la SOTRA, Meïté Bouaké, sont optimistes pour « donner un coup d’accélérateur » au rythme de production « dès février 2023 ». Le carnet de commande est plein, a confié le DG de la SOTRA soulignant une prévision de 500 engins à mettre à la disposition des acquéreurs. Par ailleurs, un millier de gbakas financés par la Banque Mondiale sont attendus pour renforcer la flotte des transporteurs en matériel roulant neuf.
Célestin KOUADIO