Le journaliste culturel en service à la radio et télévision nationales (ORTB), Florent Eustache HESSOU, a soutenu sa thèse de doctorat la semaine dernière au département de sociologie de l’Université d’Abomey Calavi au Bénin. Le thème est porté sur ‘’Représentations sociales de la sorcellerie (Azé) chez les Fon au Sud du Bénin ». Et après la présentation et le verdict du jury, le nouveau docteur en socio-anthropologie ambitionne de créer une école de sorcellerie.
Selon les recherches de Florent Eutache Hessou, la sorcellerie est » perçue comme une pratique mystique de nuisance. Elle est, pour lui, la maîtrise des énergies globales pour nuire et répandre le mal sous toutes ses formes, notamment tuer. Et pourtant, le sorcier, comme le savant, est un initié qui utilise également son savoir pour créer, inventer ou faire du bien. » Dans le résumé de ses travaux, l’on comprend que le mal sorcier est une construction de ‘’l’idéologie dominante’’ et entretenue par les religions importées, qui a besoin de diaboliser l’existant culturel pour voiler les réelles valeurs culturelles et culturelles qu’est la sorcellerie. « La sorcellerie relève de l’anthropologie de l’éthique et de la morale. Le sorcier se construit selon la société à laquelle il appartient. Il en ressort donc que la sorcellerie, au cas où elle existerait, mérite d’être profondément relativisée. Lorsqu’on prend la traduction littérale de « Azé » (tu as pris). Tout ce qui se construit de mal autour du concept devient exagéré et tombe », a-t-il fait savoir. Le nouveau docteur en sorcellerie a expliqué que « Azé’’, c’est le potentiel, c’est la capacité, c’est le potentiel capacitaire, c’est la culture, c’est ce qui reste quand on a tout oublié. La sorcellerie est fille de représentations sociales parfois absurdes. Elle serait un mal à cet effet. « Nous affirmons à l’issue de nos recherches dans notre étude que ce mal porte des fleurs : une batterie de connaissances sacrement organisées et structurées », a-t-il souligné. Florent Eustache Hessou a effectué ses travaux au Laboratoire d’Analyse et de Recherche, Religions; Espaces et Développement(LARRED) et permettent au chercheurd’être spécialiste »d’azétologie », un néologisme qui ouvre ainsi la porte à une nouvelle science au Bénin.
Carlos Ounsougan