Le gouvernement ivoirien a approuvé la concession du système de transport intelligent ou STI à Quipux Afrique SA. Le décret, adopté cette semaine, marque également l’accord officiel pour l’application de la vidéo-verbalisation. Un grand pas dans la politique de renforcement de la sécurité routière en Côte d’Ivoire.
La convention accorde à Quipux Afrique «la conception, le financement, la mise en place, l’exploitation et la maintenance d’un système de gestion intégrée de l’ensemble des activités de transport routier en Côte d’Ivoire et d’un système de transport intelligent», a précisé le porte-parole du gouvernement, Sidi Touré. Par ailleurs, le système de transport intelligent «permettra d’améliorer la sécurité routière et de doter l’administration d’un système d’information sur les accidents de la route et maitriser au mieux la mobilité des personnes et des marchandises sur l’ensemble du territoire», a ajouté le porte-parole.
Le gouvernement avait envisagé un nouvel appel d’offres pour la sélection d’un opérateur privé en vue de la mise en service et la gestion de ce système, au terme de la première convention signée avec Quipux Afrique. Les autorités ont finalement opté pour la continuité avec le groupe, opérateur technique des Centres de gestion intégrée et de la mobilité (CGIM), guichets d’établissement de documents de transport (permis de conduire, carte grise, carte de transport etc).
La vidéo-verbalisation enfin autorisée
Le ministre Sidi Touré ajoute que le système intégré qui sera déployé dans le Grand Abidjan et d’autres villes de l’intérieur du pays mettra en service un «dispositif d’information et de sanction pour tout contrevenant à la réglementation sur la voie publique». Ceci correspond à la vidéo-verbalisation, très attendue pour accroitre les capacités opérationnelles de la Police spéciale de la sécurité routière (PSSR). La vidéo-verbalisation permet un suivi à distance des infractions sur les routes. Elle résout la question liée à l’insuffisance des effectifs de police sur le terrain.
Quipux Afrique dispose à cet effet d’un Centre de contrôle opérationnel prêt à l’emploi. Dans ce centre, une plage d’écrans centralise les données captées par des centaines de caméras disséminées sur les principales artères d’Abidjan. Toutes les infractions (excès de vitesse, non respect des feux tricolores etc…) sont détectées et transmises aux techniciens de service, principalement des agents de police. L’infraction est aussitôt analysée et la notification est transmise par SMS, dans les minutes qui suivent, au propriétaire de l’engin.
«Il y a encore des textes législatifs et réglementaires à finaliser pour avoir tout le dispositif qui puisse accompagner l’efficacité de cet ouvrage technologique», expliquait le Directeur général de Quipux Afrique, Ibrahima Koné, en marge d’une présentation des équipements.
Dans sa phase d’essai, ce système a permis de détecter en 2019, 100 000 infractions au code de la route, selon les chiffres du ministère des transports. Les sapeurs-pompiers ont enregistré en 2020, près de 16 000 accidents de la route dans le pays. Ces chiffres sont en hausse par rapport à 2019. Officiellement, les accidents de la route font en moyenne 1400 morts par an. Les drames sur la route constituent le principal motif des sollicitations des secours. Toute chose qui montre que la sécurité sur les routes est une véritable question d’intérêt public.
Célestin KOUADIO