L’aménagement du Corridor Bamako-San Pedro soulagera les usagers qui peinent chaque jour à parcourir ce trajet. Avant l’achèvement du projet, l’aménagement du Corridor routier Bamako–San Pedro présente des signes certains d’amélioration du transport de marchandises entre le Mali et la Côte d’Ivoire.
Selon le dernier rapport de la Banque africaine de développement (BAD) sur l’état d’exécution et des résultats du projet, le temps de traitement du trafic par conteneurs au port de San-Pedro, en Côte d’Ivoire, passera à trois jours contre dix jours en 2014. Ce, grâce à la mise en œuvre effective de «l’interconnexion des systèmes informatiques douaniers, la mise en place d’un guichet unique portuaire au port de San-Pedro et un système de suivi électronique des marchandises et véhicules». Les nouvelles infrastructures permettront également une meilleure fluidité du passage des camions de marchandises à la frontière ivoiro-malienne. «Le temps de passage devrait passer d’un jour entier à environ trois heures seulement, après la construction du poste de contrôle unique frontalier», lit-on dans un résumé du rapport édité sur le site Internet de la BAD.
A cette embellie, s’ajoute le coût d’exploitation des véhicules à trois essieux qui a été réduit de moitié, passant de 1,8 dollar par kilomètre en 2014 à presque 90 centimes actuellement. Le projet multinational d’aménagement routier et de facilitation du transport sur le corridor Bamako-Zantiebougou-Kolondieba-Boundiali-San Pedro a été financé à hauteur de 233 millions de dollars, soit plus de 150 milliards de FCFA par la BAD.
Véritable expression de l’engagement des Etats à réaliser l’intégration économique sous-régionale, «le projet permettra notamment une augmentation du volume des échanges commerciaux passant par les frontières terrestres entre la Côte d’Ivoire et le Mali de 59 200 tonnes à 392 400 tonnes, soit un taux de croissance de 34%», indique le rapport de la Banque. Les travaux ont été lancés en 2015 pour un achèvement prévu en juin 2021. La section Zantiébougou‑frontière ivoirienne longue de 140 km du côté du Mali est achevée, tout comme le lot 1 de la section ivoirienne entre Kani et Fadjadougou. Reste le lot 2, entre Fadiadougou et Boundiali, qui est exécutée à 86%.
Le projet comprend également un volet de renforcement de la résilience des populations avec entre autres la construction de vingt forages, gérés à 100% par les femmes, dix systèmes d’éclairage solaire dix kits d’outils de transformation et moyens intermédiaires de transport de produits agricoles, quatre ambulances pour le transport de malades et de femmes enceintes.
Célestin KOUADIO