Le gouvernement béninois a initié le projet ‘’Le Grand Nokoué’’ qui concerne les cinq (05) communes du sud du Bénin à savoir Porto-Novo, Sèmé Podji, Cotonou, Abomey Calavi et Ouidah. Sa mission consiste à assurer l’assainissement et le développement à ces villes. Le volet assainissement et salubrité est confié à la Société de Gestion des déchets et de la salubrité du Grand Nokoué (SGDS-GN). Le Responsable Salubrité, Evariste Toundé Adjagba, explique dans cet entretien les stratégies et les moyens dont dispose son secteur pour assainir le cadre de vie des Béninois.
En quoi consiste votre mission au sein de la SGDS-GN ?
Nous avons mis en place une initiative intitulée « Projet de modernisation de la gestion des déchets solides ménagers ». Je suis en charge des travaux de salubrité qui concernent les secteurs suivants : il y a tout d’abord le désensablement des rues, ensuite nous avons le piquetage et enfin le désherbage. Nous avons également le curage des ouvrages d’assainissement dans les cinq (05) communes du Grand Nokoué. Il s’agit de Porto-Novo, Sèmé Podji, Cotonou, Abomey Calavi et Ouidah. Nous nous occupons des travaux de balayage des rues, les mettre au propre dans toutes ces villes. Le piquetagetage signifie qu’après le balayage, il peut y avoir des sachets volants qui trainent de part et d’autre sur les voies publiques et qu’il faut les ramasser systématiquement. Vous savez, après les trottoirs, là où il y a les herbes, il les sarcler, les enlever et entretenir les lieux. Nous avons aussi les espaces verts. Ces endroits sont à nettoyer et remettre les gazons pour donner un aspect attrayant aux 05 villes du Grand Nokoué.
De quels moyens disposez-vous pour accomplir cette mission ?
C’est une question de procédure. Nous avons aujourd’hui un code des marchés publics. Les travaux sont confiés à des Petites et moyennes entreprises (Pme) ou à des entreprises qui suivent la procédure en vigueur. Elles exécutent les travaux sur le terrain. Nous avons des superviseurs qui surveillent et contrôlent les activités et qui font le suivi au quotidien. Moi-même, en tant que le Responsable Salubrité, je coordonne les activités de tous ceux qui sont dans mon secteur sous la tutelle de la direction opérationnelle de la SGDS-GN.
Quelles dispositions prenez-vous pour l’assainissement des caniveaux dans le Grand Nokoué ?
Les travaux d’assainissement des caniveaux du Grand Nokoué sont divisés en quatre (04) fréquences pour toute l’année c’est-à-dire qu’il faut procéder au curage des caniveaux avant chaque saison des pluies. Aujourd’hui, lorsque les agents enlèvent les boues de curage, ils les mettent directement sous les bâches dans les camions pour éviter de salir les routes avec les déchets avant de les convoyer sur les sites des points de regroupement de ces boues. Lorsqu’on laisse ces boues sur les routes, cela crée d’énormes désagréments aux usagers de la route, cela signifie qu’il y a désormais un changement dans les travaux d’assainissement de nos villes. Nous sommes appelés à assainir le cadre de vie de nos populations pour leur bien-être. C’est pourquoi nous les exhortons à changer de comportement pour faire avancer le Bénin.
Vous parlez du changement de comportement, de quelle manière allez-vous procéder à la transformation du comportement de la population ?
Le premier moyen dont nous disposons est la sensibilisation. Nous ne nous limitons pas seulement à gongonner. Les superviseurs que nous avons sur les sites pour le contrôle et le suivi des travaux, dans leurs contrats de prestation, sont outillés et instruits à communiquer et à amener la population à la raison et à les informer à adopter de nouveaux comportements. C’est cela la sensibilisation. Nous contribuons également à la sensibilisation et à l’information de la population lorsque nous faisons des descentes sur le terrain. Nous leur disons de ne plus jeter les ordures pêle-mêle dans les quartiers parce que les agents balayent, nettoient et mettent au propre nos milieux de vie. Donc, il n’est pas normal qu’on continue de salir notre cadre de vie. Lorsqu’on sensibilise le Béninois, il comprend le sens des messages et nous sommes convaincus que la population nous accompagnera et nous réussirons notre mission. Pour le moment, nous ne brandissons pas la répression, nous privilégions la sensibilisation pour changer les mauvaises pratiques.
Pensez-vous mettre des poubelles dans les coins de rues afin que les populations évitent de jeter des ordures et des déchets au sol ?
Ne vous en faites pas. C’est un programme qui est en cours. Les poubelles sont déjà commandées et nous allons les disposer aux abords des routes dès que les procédures seront terminées et le convoyage bien assuré. Ainsi, nous aurons les poubelles où tout le monde pourra aller déposer ses ordures. Il faut reconnaitre que la pandémie du Covid-19 a un peu fait trainer les choses, mais nous ne négligeons rien. Nous allons commencer par une expérimentation dans une ville d’abord avant de couvrir tout le Grand Nokoué et tout le Bénin un de ces jours.
Le ramassage des ordures dans les 05 communes du Grand Nokoué est-il gratuit ?
Bien sûr que oui. C’une gratuité qui s’étend sur un (01) an. Aujourd’hui, le gouvernement béninois et notre ministère du cadre de vie ont décidé que le ramassage des ordures soit gratuit pendant cette période. Si c’est d’abord gratuit, c’est aussi une forme de sensibilisation à l’endroit des populations c’est-à-dire qu’il ne faut plus laisser les ordures dans les maisons parce qu’on ne cohabite pas avec les ordures. C’est pourquoi nous avons pris la mesure d’aller ramasser les ordures, les récupérer pour les points de décharge parce que si nous n’instaurons pas la gratuité, nos populations ne prendront pas l’habitude de faire sortir les ordures de leurs maisons. Après cette période, le gouvernement mettra en place un nouveau système de tarification et de recouvrement des taxes. Ce sera pour le bien de nous tous.
Quelles sont vos difficultés à l’accomplissement de vos tâches ?
Nos difficultés se situent au niveau de la population. Lorsque nos agents ramassent les ordures, les populations ramènent d’autres aux mêmes endroits même sur les terre-pleins centraux. Nous recommençons le même travail. Nous leur disons de cesser ces pratiques pour garder notre environnement sain et propre à vivre. Nous demandons à nos concitoyens de rester chez eux et que les agents passeront pour procéder au ramassage des ordures. Les dames qui vendent aux abords des voies publiques, plusieurs d’entre elles abandonnent des déchets et salissent ainsi leurs lieux d’activités au lieu de les balayer et de les mettre à un lieu sûr pour faciliter le ramassage par nos agents. Mais nous sensibilisons tous ceux qui se livrent à ces pratiques pour que cela ne se répète plus.
Quel est votre dernier mot ?
C’est juste pour demander à nos populations d’accompagner le gouvernement dans ses œuvres pour rendre nos villes propres et agréables à vivre pour tous les Béninois et pour tout le Bénin.
Propos recueillis par Jean-Discipline Adjomassokou