Pari risqué ou offensive commerciale bien pesée ? Difficile de répodre. Sky Mali, la nouvelle compagnie dans l’espace aérien malien, a dans ses programmes de vols des destinations comme Mopti et Gao. Des régions septentrionales occupées marquées par l’activisme des groupes Djihadistes rendant la situation sécuritaire instable.
L’exposition des voyageurs et du personnel naviguant à des risques, vu l’avènement des mouvements rebelles touareg, était pourtant l’un des facteurs qui ont abouti à la cessation des activités de la précédente compagnie nationale, Air Mali, en décembre. Quelles sont donc les garanties que la compagnie a obtenues pour opérer en toute sérénité dans ces zones hautement dangereuses? Apparemment aucune.
Les responsables de la compagnie, y compris le Directeur général, El Hadj Baba Haïdara, originaire de Tombouctou, semblent plus préoccupés par l’évolution du Covid-19 et qui a empêché le démarrage des vols initialement prévu en mars.
Les vols domestiques s’inscrivent dans le plan des activités de démarrage provisoires. Car Sky Mali envisage de conquérir les capitales d’Afrique de l’Ouest et du Centre, au rythme de la levée des mesures restrictives liées au Coronavirus.
Un capital 100% privé pour décoller
Sky Mali a décroché mardi auprès de l’Agence nationale de l’aviation civile (ANAC) son permis d’exploitation aérien, qui lui donne le droit de lancer ses premiers avions dans l’espace malien.
La compagnie fonctionne avec des capitaux détenus à 100% par des privés émiratis. Mais il n’est pas exclu que l’Etat malien récupère une part des actifs comme c’est le cas pour la plupart des compagnies porte-étendard du flambeau national.
«Le capital sera à court terme ouvert à l’Etat malien et éventuellement à d’autres investisseurs privés. Ceci sera progressivement décidé en conseil d’administration», confie El Hadj Baba Haïdara.
Les premiers vols seront assurés par un Boeing 737-500 qui a service au vol test réussi entre Bamako et Kayes. L’appareil de 114 places dont 102 en classe économique a été réceptionné fin mars. La flotte sera renforcée par un autre Boeing 737-500 et un Embraer ERJ 145.